Le Club de l’OURS a reçu le jeudi 2 octobre 2014

François TURCAS
Président de la CGPME du Rhône

sur le thème :

Réduire les charges pour relancer la croissance

« Prendre des risques personnels pour créer des richesses collectives »

« Dans un environnement particulièrement hostile aux entreprises, je tiens à féliciter ces aventuriers des temps modernes, qui plus que jamais, font preuve de force, de courage et de détermination » explique François Turcas, Pdt de la CGPME du Rhône.

La croissance et l’emploi dépendent avant tout de la confiance qu’accordent les entreprises à l’avenir. Cette confiance ne se décrète pas : il faut d’abord chercher à comprendre la réalité du chef d’entreprise, qui, au quotidien, doit anticiper, décider, innover, et résister. Il convient de rappeler que le patron de TPE-PME prend des risques personnels sur son patrimoine, pour créer des richesses collectives. Ainsi, ces hommes et ces femmes, qui construisent l’économie de notre pays, ont besoin  d’être entendus et reconnus.  « Au-delà du combat mené pour faire entendre leur voix, la CGPME apparaît comme un véritable refuge, un lieu d’écoute, et de solidarité.  » précise François Turcas 

SAUVER LES TPE-PME POUR LA CROISSANCE ET L’EMPLOI

« Aimer, c’est agir ! »  clame François Turacs, Président de la CGPME 

Aux ministres qui déclarent leur amour pour les entreprises françaises, la CGPME répond qu’il est urgent de transformer les paroles en actes !

Dans une conjoncture difficile, le Pacte de Responsabilité apparaît comme un signal positif pour restaurer les marges des entreprises. La CGPME constate cependant que la mise en œuvre des mesures annoncées demeure beaucoup trop lente. Pourtant, la situation est grave : la dette progresse, l’emploi recule, et les défaillances d’entreprises ne cessent d’augmenter (elles s’élevaient à plus de 63 000 fin juin 2014, sur les douze derniers mois).

Les PME ont donc besoin qu’on leur donne les moyens d’investir maintenant. La réduction des charges est le seul moyen de relancer la croissance. Si la CGPME approuve le CICE (et encore, sur 12 milliards d’euros prévus, seuls 4,5 milliards ont été distribués), elle précise néanmoins que cette réforme ne permet pas aux patrons de recruter ; ces derniers essayant d’abord de sauver les emplois existants. Rappelons que la création d’emplois dépend avant tout des carnets de commande, actuellement peu garnis ; sans visibilité, il est donc impossible de s’engager en termes de« contreparties ». La CGPME souhaite voir au plus vite, un allègement du coût du travail pour que les entreprises retrouvent un potentiel d’investissements. Enfin, la Confédération continue de plaider pour une baisse significative de l’impôt sur les sociétés des TPE-PME.

De quelle simplification parle-t-on ?

Le changement incessant des règles sociales, fiscales et juridiques pèsent lourdement sur les TPE-PME. On comprend aisément pourquoi 73% des chefs d’entreprise se déclarent dubitatifs sur les mesures annoncées en matière de simplification administrative.

Entre 2012 et 2014, le Code du Travail a pris 120 pages, soit plus d’une page supplémentaire par semaine ! La CGPME demande donc au gouvernement d’engager une véritable réforme du Code du Travail et réclame une nouvelle fois l’application d’un principe simple consistant à ce que tout nouveau texte soit gagé sur la disparition d’un autre texte.

La CGPME dénonce d’autres projets néfastes pour les entreprises tels que le compte pénibilité, véritable usine à gaz pour les patrons, ou encore la suppression des aides à l’apprentissage, qui représentent un réel frein pour l’emploi des jeunes. Quant aux seuils sociaux, ils dissuadent les chefs d’entreprise d’embaucher du fait des contraintes supplémentaires imposées (en passant de 49 à 50 salariés, l’entreprise compte 35 nouvelles obligations).  Ajoutons à cela les 35 heures, qui pénalisent la compétitivité des TPE-PME, ou le texte sur le travail à temps partiel (d’une durée minimale de 24 heures) qui obligera les entreprises à licencier !

Pour tenir compte des besoins liés à l’activité de l’entreprise, la CGPME demande une plus grande souplesse dans l’organisation du travail, en relevant la durée légale hebdomadaire de travail et en allongeant la durée maximale des CDD.

Par ailleurs, la Confédération propose au gouvernement de créer un « contrat de croissance » basé sur des objectifs collectifs liés à des indicateurs économiques annuels prédéterminés, de maintien ou de progression de l’activité de l’entreprise. La non atteinte de ces objectifs contractuels, pendant une période, elle aussi prédéterminée, qui pourrait par exemple être de 3 ans, motiverait la rupture éventuelle du contrat de travail des personnes embauchées dans le cadre de ce dispositif, et ce afin de prendre en compte l’évolution de l’activité économique réelle de l’entreprise.

La question de l’ouverture dominicale 

La CGPME n’est pas opposée à un toilettage du travail dominical notamment sur la définition des zones touristiques, elle s’oppose à une généralisation brutale qui reviendrait à sacrifier le commerce indépendant sur l’autel du commerce intégré de la grande distribution.

Vers la nouvelle économie 

Le chef d’entreprise de TPE-PME doit faire preuve d’une grande polyvalence, puisque qu’il ne dispose pas de toutes les compétences en interne. Depuis plus de 20 ans, la CGPME du Rhône soutient et accompagne ses adhérents, en proposant une large offre de services adaptée à leurs besoins : du juridique à la finance, en passant par les ressources humaines, nous répondons à toutes leurs problématiques du quotidien.

Toutes les semaines, les chefs d’entreprise peuvent participer à des réunions d’information, des formations collectives, ou bénéficier d’un accompagnement individualisé, et de diagnostics. Ces outils pratiques aident le dirigeant à prendre des décisions, à franchir les étapes clés dans son entreprise, à se positionner et se développer.

Par ailleurs, dans un contexte de chômage élevé, la CGPME du Rhône s’engage pour l’emploi : site Internet dédié au recrutement Talents PME (en partenariat avec Jobweb), organisation de datings emplois, insertion/maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés… 

Ouverture, modernité, audace

Pour 2014-2015, la CGPME du Rhône va plus loin en s’inscrivant dans une nouvelle forme de syndicalisme, tournée vers l’ouverture, la modernité et l’audace.

« En adhérant à la CGPME du Rhône, je cherchais en premier lieu à rompre l’isolement, et à confronter les points de vue en échangeant avec d’autres chefs d’entreprise. Mais au-delà du partage d’expériences, j’ai également obtenu des réponses précises et immédiates sur mes problématiques de financements, ou encore d’innovation et d’export. Il n’y a qu’à la CGPME que l’on peut rencontrer autant d’interlocuteurs en si peu de temps… je suis vraiment reconnaissant envers cette équipe pluridisciplinaire et réactive ». témoigne Jean Luc Martinez (Naolis).  

Le premier événement majeur lié à l’innovation se déroulera en partenariat avec EMLYON, le 9 octobre 2014. Les chefs d’entreprise seront invités à retourner sur les bancs de l’école, pour apprendre à « faire plus avec moins ». La conférence, animée par des experts, montrera que l’innovation frugale n’est pas seulement réservée aux start-up. En effet, toute entreprise a la capacité de trouver des solutions nouvelles, avec peu de moyens, à condition de gagner en créativité et en flexibilité. 

La CGPME du Rhône prépare également CGPME CAMP, un événement unique en France qui accompagnera concrètement l’innovation des TPE-PME pendant 3 jours (26-27-28 novembre 2014), quelle que soit l’activité et la problématique du dirigeant (innovation de technologie, de service ou de produit).

Des chefs d’entreprise vivront une expérience collaborative passionnante, pour imaginer, explorer, et tester de nouvelles formes d’innovation. A partir de chaque projet d’entreprise, une équipe composée de professionnels et d’étudiants, sera mobilisée autour de l’entrepreneur. Objectif : passer de l’idée au prototype !

Dans l’optique de favoriser l’entraide entre les chefs d’entreprises et les jeunes pousses, la CGPME du Rhône mettra en place très prochainement une action basée sur la réciprocité d’intérêts. Des adhérents pourront bientôt héberger des start-up gracieusement dans leurs locaux, en échange d’un partage de connaissances et de savoir-faire.  

En 2014-2015, la CGPME du Rhône renforcera ses actions pour sensibiliser les chefs d’entreprise sur les opportunités liées au numérique, et pour les guider vers les meilleures pratiques à adopter sur Internet et en matière de nouvelles technologies.

La prochaine Soirée du Numérique, en partenariat avec EPITECH, GOOGLE Enterprise, MOBITIC Consulting et UPMYBIZ, sera consacrée au web à l’international (le 7 octobre 2014), et se déroulera sous la forme de plusieurs ateliers participatifs.

De plus, avec le nouveau service Performance Numérique, le chef d’entreprise bénéficiera d’un temps individuel de 2 à 3 heures d’échanges et de réflexion durant lequel un expert de l’ENE lui apportera, en toute neutralité, des réponses et des conseils pour améliorer sa performance par le numérique.

 « Allez (encore) vous faire voir ailleurs ! »

Parce que l’international est un moteur essentiel de la compétitivité des entreprises, la CGPME Rhône-Alpes poursuivra en 2015 son accompagnement des TPE-PME dans leur démarche de développement à l’international. Notre expertise a ainsi permis à plus de 2 000 entreprises d’initier et/ou conforter leur démarche export. 

« L’accompagnement à l’international m’a permis de gagner du temps et de l’argent. Je pouvais me concentrer sur mon projet, puisque toute l’organisation était gérée par la CGPME Rhône-Alpes. Grâce aux missions de prospection [Estonie, mai 2013 – Russie, Juin 2013 – Maroc, février 2014,] j’ai non seulement bénéficié d’un nouveau réseau d’affaires, mais j’ai également  gagné en visibilité et en crédibilité auprès de différentes structures, y compris auprès des grands comptes. » ajoute Pierre Morel (Skilim)

Accompagner les PME dans la durée Pour préparer au mieux les chefs d’entreprise et développer leurs compétences à l’export, la CGPME propose des temps d’information et de formations, avec nos partenaires experts de l’international.  Les entreprises bénéficient d’un accompagnement avant, pendant et après leurs missions de prospection.

 Vers des financements plus performants

La trésorerie constitue une difficulté majeure pour les entrepreneurs : 94% des patrons de PME estiment que celle-ci ne s’est pas améliorée au cours du dernier semestre, et 44% d’entre eux considèrent qu’elle s’est même dégradée. Les chefs d’entreprise incriminent non seulement le climat des affaires mais aussi le secteur bancaire, peu sensible à leurs difficultés.

De ce fait, la CGPME du Rhône guidera les petites entreprises vers des financements alternatifs, particulièrement intéressants. La Confédération s’appuiera notamment sur un réseau de business angels, et proposera en 2015 une plateforme de crowdfounding.

 « Les entreprises évoluent dans un environnement paradoxal : elles rencontrent d’une part, des difficultés liées à une instabilité juridique et fiscale qui entrave leur croissance ; alors que, d’autre part, d’incroyables opportunités de développement s’offrent à elles grâce à l’émergence d’une nouvelle économie numérique et collaborative. » a conclu M.Turcas

 « La CGPME du Rhône s’engage sur tous les fronts, à travers des actions inédites, à aider les TPE-PME à mieux appréhender ce monde en pleine mutation. L’organisation patronale s’inscrit aujourd’hui dans une volonté de décloisonner l’entreprise, de modifier les mentalités, les usages, pour aller vers de plus de partage, de créativité et de performance.

L’organisation continuera par ailleurs à incarner des valeurs de proximité, d’optimisme et d’entraide, qui caractérisent l’essence même de la CGPME. » 

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