Le Club de l’OURS à reçu Béatrice Vessiller, vice-président de la Métropole de Lyon 
sur le thème :
La Métropole et la fabrique d’une ville durable et solidaire

Que voulez-vous dire aux membres du Club de l’OURS.

Il est toujours intéressant de discuter avec des professionnels de l’immobilier et de la construction parce que c’est bien ensemble que nous faisons la ville, nous les collectivités et les acteurs sociaux économiques.

J’entends les inquiétudes dans le contexte actuel, avec l’inflation, l’augmentation du coût des matériaux, il nous faut tenir les deux bouts.

A la fois continuer à construire ensemble des logements et des locaux d’activités sans perdre les exigences environnementales car on voit bien que dans le contexte des canicules à répétition que nous connaissons, il faut construire différemment.

Utiliser des matériaux bio sourcés et répondant au confort d’été.

Toutes ces exigences que nous mettons aujourd’hui, il faut les tenir pour que demain ce que nous construisons aujourd’hui reste vivable que ce soit, pour les habitants ou sur les lieux de travail et dans les locaux d’activités.

L’équation est compliquée, on en a bien conscience mais pour autant il ne faut pas renoncer à nos ambitions de faire la ville dans la transition écologique et solidaire ensemble.

Comment fabriquer une ville durable et solidaire ?

Une ville durable et solidaire doit être plus adaptée au réchauffement climatique, c’est un enjeu important à prendre en compte, notamment suite à l’été que l’on vient de passer.

C’est une ville que l’on doit construire là où la ville existe déjà et donc ne pas aller s’étendre sur des espaces naturels et agricoles. Il faut préserver des espaces qui permettent une production agricole locale, qui permettent l’infiltration des eaux de pluie, qui permettent de capter le carbone. Il faut une évolution dans ces espaces naturels et agricoles en replantant des arbres et des haies qui ont pour effet d’abaisser la température, déjà dans la périphérie des villes.

L’intérieur des villes doit également être plus végétalisé et désimperméabilisé afin de préserver notre ressource en eau.

Les espaces publics doivent être plus généreux afin de permettre différents usages. Il faut d’une part des plantations d’arbres et d’autre part permettre à l’ensemble des usagers des différents modes de déplacement d’avoir leur place.

La ville doit être accessible à toutes et à tous, cela suppose de renforcer la mixité sociale, la création de logements abordables. Il faut donc la création de logements locatif-social, de logements à bail réel solidaire. Il est très important que les ménages, quelque soient leurs revenus puissent continuer à habiter sur notre territoire métropolitain.

Comment construire dans cette ville durable et solidaire ?

On doit construire différemment. On doit d’abord privilégier la réhabilitation à la démolition reconstruction, et réhabilité pour le confort thermique, les économies d’énergie, mais aussi pour que, en été, les logements et les bureaux restent vivables lors des températures caniculaires que l’on a connues.

Réhabiliter cela veut dire aussi surélever puisqu’il y a des bâtiments qui supportent la création d’étages. C’est intéressant dans les secteurs desservis par les transports en commun que l’on puisse densifier la ville en ayant une vigilance sur les espaces extérieurs. On a augmenté les exigences de plantations dans les opérations privées pour faire en sorte que l’on ait des arbres en pleine terre dans les espaces privatifs extérieurs afin d’offrir de la nature aux habitants.

Dans la qualité de la construction, il y a la qualité des espaces extérieurs. La construction durable, c’st aussi la construction où on utilise plus de matériaux bio sourcés ou géo sourcés. Il faut construire en bois, en terre, en béton chanvre, en paille, enfin dans tous les matériaux naturels existants.

On a besoin de développer des filières qui sont de plus des filières d’économie locales ou régionales qui sont très intéressantes et qui donnent des constructions d’un grand confort, à la fois en été et en hiver.

Les enjeux de la construction durable sont très importants dans la ville adaptée aux enjeux d’aujourd’hui.

La question du réemploi dans la construction est importante. Quant on déconstruit des bâtiments existants il doit falloir récupérer les parquets, les sanitaires, les faux-plafonds et pouvoir les réinstaller dans les nouvelles constructions.

C’est donc aussi une économie circulaire intéressante.

La qualité des espaces publics est aussi importante pour faire une ville solidaire et durable. Quand on réaménage la rue Garibaldi au profit de plus de plantation, plus de piétons, plus de vélos, plus de circulation.

Quand on va faire le grand projet de la requalification de la rive droite du Rhône entre le tunnel de la Croix-Rousse et Perrache pour enlever de la circulation et planter 1 200 arbres donner l’accès au Rhône par, au bas des Belvédères et en haut des espaces de détente de loisirs, des usages sportifs, des usages du fleuve que ce soit en logistique ou en activités sportives et ludiques.

C’est là un exemple ou on fabrique de l’espace public pour une meilleure vie ensemble et une meilleure qualité de vie à l’échelle de la Métropole.