Le Club de l’OURS a reçu 

Stéphane GUGGINO

 Délégué Général Comité pour la Transalpine Lyon-Turin

sur le thème :

« Calendrier à risques pour la section française du Lyon-Turin »

Alors, où en est-on aujourd’hui sur le calendrier?

Alors, le Lyon-Turin est composé de plusieurs sections, entre Lyon et Turin, qui vous permettent de connecter les réseaux européens. Et donc, la section centrale, celle qui est la pierre angulaire de la liaison, c’est le fameux tunnel sous les Alpes de 57,5km. Et ce chantier, aujourd’hui, est irréversible. Il est lancé pour une livraison à l’horizon 2032.

Aujourd’hui, ce sont près de 30 km de galeries qui ont été creusées, dont 11 km du tunnel définitif. Les travaux se déroulent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Quels sont les points de blocage? Alors, aujourd’hui, les points de blocage, pour la section transalpine, le tunnel sous les Alpes, ce n’est pas un point de blocage. Pour la section italienne, ils avancent aussi pour une livraison des accès au tunnel, l’horizon 2032.

Côté français, c’est vrai qu’on est dans l’attente d’un calendrier pour la programmation de la section française, c’est-à-dire les voies d’accès depuis Lyon jusqu’à l’entrée du tunnel à Saint-Jean-de-Maurienne, parce que le Lyon-Turin a été conçu comme un ensemble cohérent, toutes les sections sont interdépendantes les unes des autres, et donc la section française est essentielle pour pouvoir permettre un écoulement fluide des trafics et une parfaite exploitabilité de l’itinéraire.

Pourquoi cette ligne est indispensable pour la France ?

Elle est indispensable à bien des égards, c’est un puissant outil de transition écologique. Le train est aujourd’hui le mode de transport le plus décarboné, le plus sûr, le plus rapide, et donc on a des infrastructures qui datent du 19ème siècle. Les temps de trajet entre Lyon et Turin n’ont pas évolué depuis près de 50 ans. L’Italie est un grand pays, donc il s’agit de renforcer un axe stratégique avec un système qui permette de transporter des marchandises sur le rail plutôt que sur la route, pour participer à la transition écologique. Sur la longueur, sur les 100 ou 150 ans que durera l’infrastructure, c’est un vrai enjeu de décarbonation qui est parfaitement raccord avec l’objectif de neutralité carbone de l’Union européenne. Globalement, il y a un enjeu géostratégique puisqu’il s’agit de renforcer un axe. Le Lyon-Turin, c’est un maillon manquant qui permet de relier l’Est et l’Ouest de l’Europe. À ce titre-là, il y a une vraie nécessité pour la France d’être au carrefour de ces flux créateurs de valeur, puisqu’il y a aussi la volonté de créer de la valeur économique en accompagnant le développement avec des systèmes plus vertueux.

Que voulez-vous dire aux membres du Club de l’Ours ?

Ce que je dirais aux membres du Club de l’Ours, c’est de les remercier pour leur invitation. Les féliciter pour leur dynamisme. C’est rare d’avoir des instances de débat aussi dynamiques et régulières. Et puis les inviter à se mobiliser pour que le Lyon-Turin soit réalisé le plus rapidement possible, puisque tous les amoureux de Lyon, tous ceux qui participent à son rayonnement et au dynamisme de la métropole, ne peuvent être que favorables à un tel projet.