Denis Broliquier, maire du 2ème arrondissement est intervenu 

au Club de l’OURS 

sur le thème :

Pour un urbanisme durable

Nous traversons actuellement une période charnière pour tous ceux qui travaillent dans le BTP. Le nouveau PLUH vient d’être adopté et on repart sur de nouvelles règles, désormais guidées par des exigences climatiques et environnementales incontournables. Les prix continuent de s’envoler. Les aspirations et les modes de vie des citoyens changent, tant pour l’habitation que pour les déplacements. Et enfin, avec les élections, les décideurs publics d’aujourd’hui ne seront peut-être plus les mêmes demain… Tous ces changements à plus ou moins long terme sont l’occasion de redéfinir notre vision de l’urbanisme et du rôle de ses acteurs.

L’urbanisme, c’est la recherche de nouveaux équilibres que nous devons co-construire, professionnels du bâtiment (concepteurs et constructeurs), de l’immobilier, des travaux publics, élus et techniciens des collectivités.

Dans développement durable, il y a d’abord développement !

La notion d’’urbanisme durable doit s’entendre avant tout sur le plan économique, comme moteur d’une croissance raisonnée. Et pour accompagner et encourager cette croissance, les collectivités doivent être justes, transparentes et facilitatrices. La Métropole doit appliquer le  PLUH avec bon sens et souplesse, réduire les délais de traitement administratifs et mieux répartir la commande publique dans le temps du mandat pour faciliter la vie des entreprises. Elle doit travailler davantage avec les professionnels pour se confronter  à la logique et au temps économique.

Repenser l’acte de construire

De la conception au recyclage, en passant par les performances énergétiques et les matériaux, l’innovation permet aujourd’hui d’améliorer l’empreinte environnementale du bâti. Les concepteurs et les constructeurs mais aussi les usagers doivent s’approprier cette nouvelle culture technologique. Le qualité du bâti, la transmission des savoir-faire, la conservation du Patrimoine et l’intégration du végétal dès la conception sont aussi des éléments majeurs de durabilité.

Ré humaniser la ville

Il faut sortir de l’objectif unique d’attractivité, sans l’abandonner bien sûr, mais penser cohésion des personnes et des territoires, trouver les bons principes de planification pour créer de la vie de quartier et du lien social. C’est la demande des citoyens et c’est une des clés de la paix sociale.

Les zones de constructibilité doivent être définies par rapport aux bassins d’emploi en lien avec les transports en commun. La mobilité, c’est le plus grand défi urbain des prochaines années pour assurer la cohésion de nos territoires. Enfin, défi de taille pour l’urbanisme, c’est la santé, liée à la qualité du bâti mais aussi à la qualité de son environnement, à la végétalisation des espaces, à la lutte contre les îlots de chaleur ou à l’amélioration de la qualité de l’air

Quelques pistes de réflexion…

Maitriser les prix du foncier

Pour le logement comme pour le tertiaire, le problème N°1 c’est le foncier. Il faut trouver des outils pour à la fois le maitriser et le libérer : densification, création d’un établissement foncier métropolitain notamment pour la 1ere et  la 2e couronne de la Métropole, diversification des modèles économiques le bail emphytéotique de l’Hôtel-Dieu, optimiser les réserves foncières en sommeil des collectivités…

Priorité à l’habitat !

En accession et ou en location, en classique ou social, la politique de logement doit être au cœur de toutes les réflexions sur urbanisme métropolitain.

Mais l’accession à la propriété doit être privilégiée. Etre propriétaire de son logement est un facteur social majeur, une marque d’insertion sociale et une forme de protection sociale, particulièrement lorsque l’on est fragilisé dans sa vie professionnelle ou à la retraite.

 

Plus de logement social…

Seule une politique volontariste permettra de garantir les équilibres sociaux de la Métropole. Au-delà de l’optimisation des logements vacants, on peut imaginer une bourse d’échange de m2 sociaux/privés sur le modèle du fonctionnement de la commercialité et géré par un organisme paritaire interprofessionnel et collectivité. 

… et de tertiaire

Lyon souffre du manque d’offre. Les loyers sont trop élevés pour les PME / TPE. Le parc immobilier principalement à l’attention des investisseurs. Produire plus de m2 passe par la densification. Sur la métropole, il faut développer les zones d’activités tertiaires à usages mixtes autour des pôles de transports, penser à la réversibilité des bâtiments pour rendre possible un changement d’usage vers du logement si besoin. Enfin, en centre-ville, la question des parkings est essentielle dans l’équilibre des activités. Si le taux de parkings liés aux bureaux est trop faible, on n’aura plus de salariés mobiles mais seulement des activités de back office et des administratifs en ville.

L’architecture en étendard

L’architecture enfin doit aussi être un levier d’innovation. Au-delà de Confluence, Lyon peut afficher une ambition et une identité architecturale bien plus forte en s’appuyant aussi sur nos architectes locaux. Nous devons faire de Lyon un laboratoire de l’innovation urbaine et architecturale, de travailler avec nos architectes et l’enseignement supérieur sur des ilôts d’expérimentation par exemple, et pourquoi pas de créer un événement international ?

Par Denis Broliquier,

Maire du 2ème arrondissement de Lyon