Le Club de l’OURS a reçu le jeudi 27 septembre 2012
Marc LAVEDRINE
Délégué Général du Comité pour la Transalpine
sur le thème :
A 2 mois du sommet France Italie de Lyon, où en est le Lyon – Turin ? 

Les enjeux : L’Italie est le 2ème partenaire économique de la France dans le monde avec des échanges annuels supérieurs à 70 milliards d’euros, en plus d’une relation historique humaine et culturelle de plus de 2000 ans. Les 2 pays sont, au même niveau, les 2èmes puissances industrielles de l’Union Européenne, avec la même nécessité de les renforcer. Pour autant, l’Italie est le seul pays limitrophe avec lequel nous ne disposions pas d’une infrastructure ferroviaire moderne.
La ligne existante passant à Modane, inaugurée en 1871, passe à 1300 m d’altitude. Les trains de fret nécessitent jusque 3 locomotives pour atteindre cette altitude, ce qui les met « hors marché » notamment depuis l’ouverture complète des autoroutes et tunnels routiers au Mont-Blanc et au Fréjus dans les années 80. Le trafic de fret a donc chuté et ce sont plus de 3 millions de poids lourds qui franchissent aujourd’hui les Alpes entre la France et l’Italie, avec les conséquences environnementales que ce trafic génère en vallée et aussi le long de la côte d’azur.

Pour les voyageurs, les « TGV » actuels entre la France et l’Italie circulent en réalité à moins de 60 km/h tant entre Lyon et Chambéry que dans la vallée de la Maurienne et en vallée de Suse. Il faut 7 heures pour aller de Paris à Milan (7 millions d’habitants, 3ème aire urbaine de l’UE), alors qu’il en faut 3 pour aller à Marseille, située à la même distance, 900 km ! La liaison Lyon Turin aujourd’hui :

 L’objectif du Lyon – Turin est d’offrir un itinéraire ferroviaire à haute capacité reliant, à terme, la vallée du Rhône à la plaine du Pô, avec une ligne à grand gabarit et à une altitude inférieure à 600 m. Il permet de faire circuler des trains de fret long avec une seule locomotive (donc « dans le marché »), des navettes pour poids lourds pour assurer le report modal, des TGV circulant à 200-250 km/h et des trains régionaux efficaces.
 Il organise ainsi le report modal de la route et de l’aérien vers le rail (en Suisse, 60% du trafic est sur le rail contre 7% entre la France et l’Italie), et le transfert d’énergie du pétrole importé vers l’électricité produite dans les Alpes. Il est composé de 3 éléments qui peuvent être « phasés » :
 

1. Le tunnel de basse altitude entre Saint Jean de Maurienne et Suse (57 km) : c’est l’élément principal qui, à l’instar des tunnels suisses du Gothard et du Lötschberg, permet un nouveau franchissement des Alpes sûr et performant. Il fait l’objet d’un Traité entre la France et l’Italie signé en 2001 et d’un nouvel accord signé le 30 janvier 2012.Il est déclaré d’utilité publique en France depuis 2007 et le sera en Italie mi-2013. Il représente un investissement de 8,5 Md€ partagé entre la France, l’Italie et l’Europe et étalé sur 10 ans. Ses galeries d’accès sont réalisées en France et en cours de percement en Italie, pour un total de 800 M€ financés à 50% par l’UE.

2. L’itinéraire d’accès en France de Lyon St Exupéry à St Jean de Maurienne : il s’agit d’une ligne mixte fret voyageurs de 150 km, desservant Chambéry et le sillon alpin. Il a fait l’objet d’une Enquête Publique début 2012 qui a abouti à l’avis favorable de la Commission d’Enquête.
 3. L’itinéraire d’accès en Italie de Suse à Turin : Il a fait l’objet d’une concertation durant 5ans après les contestations massives de 2005. Son nouveau tracé soutenu par une majorité des communes concernées a été approuvé par le Gouvernement italien à la mi-2011.

La dimension européenne
: Au-delà de la relation France-Italie, Lyon-Turin est le maillon manquant au coeur de 2 grands axes européens : le corridor méditerranéen reliant l’Espagne à l’Europe centrale par la France et l’Italie du nord, mais aussi l’axe Londres – Paris – Milan – Rome.De fait, il met en réseau toutes les grandes régions économiques de l’Europe du Sud et de l’Ouest et les relient aux nouveaux pays membres de l’UE. Déclaré projet prioritaire dès 1994, il a été confirmé dans le « réseau central de transport de l’Union Européenne » présenté par la Commission en octobre 2011.
Son tunnel de base a été doté d’un financement de 671 M€ pour la période 2007-2013 et est susceptible d’être subventionné à hauteur de 40% à partir de 2014, soit 3,4 Md€ de financement européen, dans le cadre d’un budget européen pour les infrastructures que la Commission propose de porter à 50 Md€ sur 7 ans. Dans ce cas l’engagement de notre pays serait de l’ordre de 2,5 Md€ .

Le Lyon Turin c’est maintenant ! Le niveau de subvention proposé par l’Europe fait du tunnel de base du Lyon Turin le meilleur projet de croissance et d’emploi dans un contexte budgétaire extrêmement contraint.Générateur de 6 à 10 000 emplois par an durant 10 ans, il permet grâce à son financement partagé à 3 d’obtenir le meilleur effet de levier de l’argent public national : pour 1 € engagé se sont 4 € d’investissement et d’emplois obtenus. Le sommet franco-italien de Lyon fin 2012 est le premier depuis la signature de l’accord du 30 janvier et le dernier avant la finalisation du budget européen pour 2014 – 2020.

Il doit être l’occasion pour les 2 chefs d’Etat et de Gouvernement de s’engager sur la proposition de la Commission pour les infrastructures et de préparer le lancement des travaux définitifs du tunnel dès que ce budget sera validé mi-2013.

Le Comité pour la Transalpine, présidé par Franck Riboud, a été créé en 1991.Il a pour objet de mener toute action de nature à faciliter ou accélérer la réalisation de la liaison ferroviaire fret et voyageurs Lyon- Turin.

Il constitue un lieu de rencontres, de concertation et de réflexion des collectivités territoriales et des acteurs économiques et travaille en partenariat permanent avec le Comitato Transpadana, son homologue italien, basé à Turin. Vice président Délégué : François Lépine, Préfet honoraire, Délégué Général : Marc Lavedrine (49 ans), en poste depuis mi-2011.

3. L’itinéraire d’accès en Italie de Suse à Turin : Il a fait l’objet d’une concertation durant 5ans après les contestations massives de 2005. Son nouveau tracé soutenu par une majorité des communes concernées a été approuvé par le Gouvernement italien à la mi-2011.La dimension européenne : Au-delà de la relation France-Italie, Lyon-Turin est le maillon manquant au cœur de 2 grands axes européens : le corridor méditerranéen reliant l’Espagne à l’Europe centrale par la France et l’Italie du nord, mais aussi l’axe Londres – Paris – Milan – Rome.

De fait, il met en réseau toutes les grandes régions économiques de l’Europe du Sud et de l’Ouest et les relient aux nouveaux pays membres de l’UE. Déclaré projet prioritaire dès 1994, il a été confirmé dans le « réseau central de transport de l’Union Européenne » présenté par la Commission en octobre 2011.

Son tunnel de base a été doté d’un financement de 671 M€ pour la période 2007-2013 et est susceptible d’être subventionné à hauteur de 40% à partir de 2014, soit 3,4 Md€ de financement européen, dans le cadre d’un budget européen pour les infrastructures que la Commission propose de porter à 50 Md€ sur 7 ans.

Dans ce cas l’engagement de notre pays serait de l’ordre de 2,5 Md€ . Le Lyon Turin c’est maintenant ! Le niveau de subvention proposé par l’Europe fait du tunnel de base du Lyon Turin le meilleur projet de croissance et d’emploi dans un contexte budgétaire extrêmement contraint.

Générateur de 6 à 10 000 emplois par an durant 10 ans, il permet grâce à son financement partagé à 3 d’obtenir le meilleur effet de levier de l’argent public national : pour 1 € engagé se sont 4 € d’investissement et d’emplois obtenus. Le sommet franco-italien de Lyon fin 2012 est le premier depuis la signature de l’accord du 30 janvier et le dernier avant la finalisation du budget européen pour 2014 – 2020.

Il doit être l’occasion pour les 2 chefs d’Etat et de Gouvernement de s’engager sur la proposition de la Commission pour les infrastructures et de préparer le lancement des travaux définitifs du tunnel dès que ce budget sera validé mi-2013.