Le Club de l’OURS a reçu Pierre Oliver
Maire du 2ème arrondissement de Lyon
sur le thème
l’Urbanisme à Lyon et dans sa métropole

Il nous faut évoquer la crise immobilière que l’on rencontre et la crise de l’urbanisme que nous avons à vivre.


Il y a la hausse des taux d’intérêt qui vient plomber le marché, il y a la fin du dispositif Pinel qui accentue cette crise et enfin on a des phénomènes locaux comme l’encadrement des loyers qui vient évidemment plomber notre dispositif lyonnais.

Ce que nous avons eu pendant des années c’était entre 5 000 et 7 000 logements par an construits sur la Métropole lyonnaise, or aujourd’hui on en est entre 1 500 et 2 500 ! Donc derrière cela il s’est instauré petit à petit une énorme crise du logement. Un certain nombre de nos concitoyens ne sont plus en mesure de se loger sur notre territoire, cela crée par la suite de grosses pénuries pour les entreprises et pour les collectivités.

Quelles sont les solutions pour améliorer la situation ?

Dans un premier temps il y a une mesure nationale à prendre. La fin du dispositif Pinel est venue malheureusement freiner, de manière assez conséquente et violente, la construction de logements dans notre pays. Il va donc falloir, à moyen terme, un électrochoc de la part de l’Etat pour qu’il puisse remédier à ces problèmes.

Ensuite, d’une manière plus locale, il faut arrêter cette mesure anti sociale qui est l’encadrement des loyers. Dans la réalité cela ne bénéficie pas aux plus défavorisés ou aux classes moyennes, cela ne bénéficie aujourd’hui qu’à ceux qui ont les moyens de se loger. En effet, lorsqu’il y a une pénurie d’offres et qu’il y a des contraintes sur ce qui est disponible, les propriétaires choisissent évidemment ceux qui ont le plus de moyens pour louer leurs appartements.

Malheureusement cela présente un impact négatif ! Donc les deux mesures principales à prendre, c’est à la fois un électrochoc national et des mesures courageuses au niveau local.

Qu’en est-il du problème de la fuite des familles ?

Aujourd’hui on a de plus en plus de contraintes pour d’une part se loger dans l’agglomération lyonnaise et d’autre part pour se déplacer.
Ce que l’on constate c’est que les familles qui ont des enfants ont du mal à pouvoir vivre correctement dans la Métropole lyonnaise parce qu’il n’y a pas assez de moyens pour les équipements extra scolaires. Les familles ont des difficultés pour accéder à leur logement, notamment pour aller jusqu’à chez soi en voiture. C’est un gros problème lorsqu’il y a 2 ou 3 enfants. La conséquence de tout cela fait que les familles quittent Lyon et son agglomération et de ce fait les entreprises ont du mal à recruter.

Que voulez vous dire aux membres du club de l’OURS ?

Je vais tout d’abord leur dire d’avoir du courage dans la période de crise qui s’ouvre. Tout le monde travaille, de près ou de loin, dans le secteur de l’acte de bâtir. La période de 2025 – 2026 va être compliquée parce que dans l’immobilier, et en général dans le secteur de la construction, les cycles sont longs pour développer des opérations. Malheureusement, la période de 3 ans que l’on vient de passer va avoir un impact négatif sur les 3 années à venir.

J’espère donc que l’on va continuer d’innover, continuer afin de nous permettre de réaliser à la fois la transition écologique et de palier à la crise du logement.

Un certain nombre de nos professionnels ont un développement dynamique et ont les ressources pour trouver de nouvelles opportunités. Ils sont un certain nombre à gérer des entreprises de qualité, ils sont des acteurs marquants de notre territoire. 

J’espère donc que les collectivités, tout comme l’Etat, vont pouvoir les épauler afin qu’ils puissent continuer à œuvrer pour développement de notre territoire.