Le président de la Métropole de Lyon est intervenu u Club de l’OURS sur le thème :

« La Métropole de Lyon, moteur de l’investissement local ? »

Les perspectives de la Métropole de Lyon en matière de développement et d’investissement

local sont prometteuses.

En effet, la métropole bénéficie d’une excellente santé financière et d’une fiscalité dynamique. Nous avons des recettes qui continuent de croître grâce à notre dynamisme économique et démographique et un autofinancement en hausse. Dans le même temps, notre capacité de désendettement est seulement de 3 ans et demi. Nous disposons ainsi d’une grande marge de manœuvre pour investir davantage dans tous nos champs de compétences, pour mieux accompagner les communes dans leurs investissements de proximité, et pour faire en sorte que notre métropole reste attractive mais aussi équilibrée, attentive aux réalités écologiques et sociales de demain.

Le premier enjeu est de poursuivre les transformations urbaines

sur toute la métropole

D’ici 2020, la collectivité aura investi 3,2 milliards d’euros. Au cœur ce programme d’investissements sans précédent, il y a d’abord quatre grands projets urbains : la Part Dieu, second quartier d’affaires de France, un des piliers de notre attractivité en Europe et dans le monde, Carré de Soie, qui en quelques années est devenu le symbole du renouveau au nord-est de la métropole, Gerland qui poursuit sa mue pour devenir un grand quartier résidentiel et tertiaire au sud de Lyon, et enfin Confluence, à la fois un nouveau quartier à vivre au sud de la Presqu’île et un laboratoire de la ville durable. Nous avons également porté une politique du logement conséquente : plus de 8500 logements construits chaque année depuis 2015, dont 4000 logements sociaux et abordables, et plus de 6000 places de logements sociaux étudiants construits d’ici 2022. Face à l’enjeu de l’augmentation des prix et du manque de logement abordable il fallait néanmoins réagir : c’est pourquoi j’ai lancé un Plan d’urgence pour l’accès au logement avec l’expérimentation du plafonnement des prix de vente dans les ZAC, la création d’un Office Foncier Solidaire métropolitain, la relance du Plan 3 A d’aide à l’accession abordable à la propriété et le doublement du budget dédié à la constitution de réserves foncières. Dans le même temps, nous avons réduit les fractures spatiales et sociales à travers notre politique de renouvellement urbain : 2,5 milliards seront investis dans 14 quartiers en difficulté de la Métropole dans le cadre du NPNRU. nous avons accéléré notre aide aux communes dans leurs investissements de proximité.

Voir vidéo : En direct du Club de l’OURS avec le président de la Métropole de Lyon.

Pour l’avenir, nous devons répondre véritablement aux attentes et besoins des habitants d’un quartier du 21ème siècle. Je souhaite que nous réalisions la Métropole des courtes distances : désormais, les habitants ne veulent plus parcourir de longues distances pour accéder à tel loisir, ou tel équipement. C’est pourquoi, nous devons mener une politique volontariste et ambitieuse en matière d’aménagement urbain, de logement et de mobilités. Concernant le défi du logement abordable pour tous, nous devrons apporter des réponses fortes pour produire pas moins de 50 000 logements sur le prochain mandat, ainsi que pour limiter la hausse des prix. Plus largement, nous devons  créer de nouvelles centralités urbaines : à Oullins (La Saulaie), à Saint-Genis-Laval (Vallon des Hôpitaux), à Villeurbanne (Saint-Jean) et à Albigny-sur-Saône (La Loupe). Enfin l’heure est venue de développer un urbanisme partagé et collaboratif à travers des projets d’habitat participatif, l’amplification des projets d’habitat adapté et inclusif, la multiplication des démarches d’urbanisme transitoire… De nouvelles formes d’urbanisme contemporain qui favorisent la mixité et le vivre-ensemble.

Le deuxième enjeu est économique : nous devons rester une métropole attractive et compétitive

Pour cela nous avons des atouts. Nous avons d’abord su rester un grand territoire productif qui s’adapte aux enjeux de la transition énergétique et du numérique. Grâce à son tissu industriel, à son écosystème dynamique, la Métropole de Lyon continue d’attirer les investisseurs et à créer des emplois industriels (+ 1 200 emplois industriels créés en 2018 après 25 ans de baisse, 11% de la création d’emplois industriels nationale se fait sur ce territoire). Cette dynamique industrielle anime également le marché immobilier tertiaire. Les industriels attirent dans leur sillage des bureaux d’études et d’ingénierie, des entreprises de service numérique. Ainsi, nous pouvons être fiers des grandes implantations récentes et annoncées sur notre territoire qu’il s’agisse de centres de production ou de R&D : RTE, Framatome, Elkem Silicones, Renault Trucks, Boehringer Ingelheim, Safran, … Ce sont autant de fleurons qui apporteront des compétences et des emplois sur notre territoire. À cela s’ajoute une forte dynamique entrepreneuriale : +23.000 créations d’entreprises en 2018, +21% par rapport à 2017.

Aujourd’hui, l’enjeu est de consolider ce socle industriel par la transition digitale et énergétique : il s’agit d’accompagner les filières d’excellence dans cette transition (santé, transports, chimie-environnement) et de développer de nouvelles filières : e-santé, assurances, sport, sécurité/cybersécurité. Il s’agit également de booster l’entrepreneuriat sur tout le territoire de la métropole, de poursuivre la transformation du Pôle universitaire lyonnais grâce notamment à la prolongation du label IDEX obtenu en février 2017 et reconduit jusqu’en 2021, de développer l’offre de la formation professionnelle et de renforcer enfin nos acquisitions foncières pour les entreprises.

Le dernier enjeu concerne l’amélioration de notre cadre de vie. Il s’agit de faire de l’investissement un moteur de la transition écologique et énergétique.

Pour continuer à rester attractif, il faut aussi construire un cadre de vie agréable pour les salariés et les habitants. Grâce à notre nouveau Plan Climat Air Énergie Territorial 2030, si nous y mettons les investissements nécessaires, nous pourrons baisser les émissions de GES de 43% et les consommations d’énergies de 20%, doubler la production d’énergie renouvelables et avoir une qualité de l’air respectueuse des normes de l’OMS pour la santé. L’objectif est de continuer à soutenir, à innover et à expérimenter pour créer des nouvelles filières industrielles (économie circulaire, hydrogène, smart grid, …) et des pratiques vertueuses de consommation, pour faire émerger une économie sobre en énergie et en ressources, compétitive et riche en emploi.

La qualité de l’air est également un enjeu majeur pour attirer des talents et donc des chefs d’entreprises quand ils cherchent une nouvelle implantation. L’enjeu est de ramener sous le seuil de l’OMS les taux des polluants problématiques (particules fines, ozone, NOx etc.). Notre Plan Oxygène prévoit plusieurs actions dont la création d’une Zone à Faibles Émissions, la limitation à 70 km/h sur le périphérique, la Prime Air Bois, l’éco-rénovation des logements ou encore une démarche d’innovation en faveur de la qualité de l’air ([R]Challenge). Au cœur de cet enjeu pour la qualité de l’air et le cadre de vie, il y a évidemment les mobilités. Le développement des transports en commun métropolitains sera un élément clé de cette transformation urbaine. Nous avons besoin d’investissements massifs dans les transports pour relier les territoires et améliorer les déplacements (doublement du budget du Sytral sur le prochain mandat). Nous devons impérativement inciter nos habitants à utiliser davantage les transports en commun, grâce à des tarifs plus attractifs, des trains cadencés au ¼ d’heure, des parkings relais dans toutes les gares qui répondent à la demande, la multiplication des modes de transports alternatifs à l’usage de la voiture (covoiturage, vélo, autopartage). Plus nous serons performants et innovants sur nos mobilités et infrastructures, plus notre Métropole demeurera attractive !

Lyon représente donc un terreau favorable aux investissements grâce à la force de nos écosystèmes capables de réunir réseaux financiers, recherche et enseignement supérieur, grandes entreprises et PME, pôles de compétitivité….  Mais ceci ne veut pas dire qu’il ne faut pas rester vigilant pour maintenir cette attractivité économique. L’autre caractéristique de notre métropole, c’est qu’ « ici, ce n’est pas Paris » : cela signifie que Lyon est un bon mix entre la métropole très dynamique, et la ville verte, sportive, où l’on peut prendre du temps. Nous devons tout faire pour conserver cette singularité, en proposant notamment des logements accessibles à tous et une qualité de vie durable. Il faut aller plus vite et plus fort maintenant sur l’amélioration du cadre de vie, car le risque de perdre en attractivité est réel à cause du retard pris en matière de mobilités et de logement.

Investir c’est croire en l’avenir de notre métropole. Investir, c’est aussi porter l’ambition d’une nouvelle gouvernance locale, en accompagnant mieux chaque territoire de cette métropole et en répondant au mieux aux besoins et aux attentes des Grands Lyonnais.